Sur les traces des légendes celtiques en Bretagne et Normandie

À Paris, l’automne s’installe : pluie fine, ciel bas, métro humide. Et si, au lieu de subir la Toussaint, on la rendait magique ? Direction l’Ouest, là où les brumes cachent encore les fées et les chevaliers. En Bretagne, la forêt de Brocéliande, alias Paimpont pour les cartographes, abrite les légendes de Merlin et Viviane. En Normandie, la forêt d’Andaine murmure celles des fées oubliées et des sources aux pouvoirs étranges. Deux destinations mystiques, à moins de quatre heures de route de Paris (ou train + voiture de loc si on veut se la jouer écolo). Un week-end parfait pour troquer le parapluie contre une balade au pays des enchantements.

Brocéliande, le cœur de la légende arthurienne

La fameuse forêt de Brocéliande dont parlent les récits arthuriens se visite aujourd’hui en forêt de Paimpont, entre Ille-et-Vilaine et Morbihan. C’est là qu’on retrouve les sites liés à Merlin, Viviane et Morgane, et c’est bien indiqué par les offices de tourisme bretons.

À faire absolument : le Val-sans-Retour, présenté comme le domaine de la fée Morgane, avec l’Arbre d’Or et une jolie rando vallonnée ; la fontaine de Barenton, réputée faire tomber la pluie et témoin des amours de Merlin et Viviane ; puis le château de Comper, qui abrite le Centre de l’Imaginaire Arthurien avec expos, contes et balades thématiques.

L’automne y est parfait : couleurs rousses, brume légère, randos faciles, parfois même des visites contées. Pour un départ depuis Paris, le plus simple est d’arriver la veille, de dormir à Paimpont ou Tréhorenteuc, puis de se promener dans les alentours tout le week-end.

Forêt d’Andaine et Bagnoles-de-l’Orne : la Normandie qui chuchote

Ici, la légende se raconte à voix basse. La forêt des Andaines, aux portes de Bagnoles-de-l’Orne, semble tout droit sortie d’un conte. On y murmure les histoires des fées Gisèle, Andaine et la Gione, qui auraient enchanté les bois, les sources et les clairières autour de la ville thermale.

Les balades serpentent entre sentiers moussés, ruisseaux et brume du matin. L’Office de Tourisme de Bagnoles propose même des circuits à thème pour suivre les traces des fées ou découvrir les mystérieuses pierres à légendes. C’est calme, vert, presque suspendu hors du temps.

Pour un crochet nature, filez vers la Suisse normande : à la Roche d’Oëtre, la vue sur les gorges de la Rouvre donne des airs de montagne, avec une ambiance un peu sauvage et automnale.

Depuis Paris, compte 3h30 en voiture ou un train jusqu’à Argentan ou Alençon avant de louer une voiture. L’escapade parfaite pour un automne au calme… avec juste ce qu’il faut de mystère.

Menhirs bretons : les gardiens de pierre

On commence par l’incontournable : les Alignements de Carnac, dans le sud du Morbihan. Plus de 3 000 menhirs dressés entre le Ve et le IIIe millénaire avant J.-C., sur près de 4 km, dans un alignement parfait de mystère.

Mais la magie fonctionne tout autant en s’écartant des sentiers battus. En Bretagne intérieure, de nombreux autres sites mégalithiques moins fréquentés s’offrent à toi : le Tumulus Saint‑Michel, véritable butte néolithique près de Carnac. Le Géant du Manio, immense menhir isolé de 6,50 m, dans un sous-bois tranquille. Ou encore les dolmens perdus dans des clairières, sans panneau, juste la pierre et la forêt.

Imaginez : vous marchez, bruine fine, feuilles mortes qui craquent, puis vous tombez sur une pierre dressée depuis 5 000 ans. Personne autour. Instant de pause. Instant magique.

Dolmens & pierres légendaires en Normandie : la version discrète

Oui, la Normandie aussi a ses trésors de pierre. Dans le pays de Domfront, par exemple, on trouve le dolmen de la Table au Diable, les menhirs du Perron et de la Châtaigneraie, tous entourés de récits où les pierres bougent la nuit ou parlent aux passants. Le célèbre Menhir de la Demoiselle de Bracqueville est aussi un exemple signalé parmi les 29 menhirs recensés en Normandie.

L’idée ici : opter pour un itinéraire plus calme, hors radars touristiques. Parfait pour s’imprégner d’une balade où une pierre vieille de 5 000 ans surgit au détour d’un bois, sans foule. On peut organiser une demi-journée dans la forêt des Andaines pour respirer la nature, puis l’après-midi, s’arrêter devant un menhir isolé ou un dolmen peu fréquenté.

Et le petit extra : beaucoup de ces mégalithes sont liés à des légendes de fées, de dames blanches ou même du Diable lui-même. C’est cette dualité nature & mystère qui fait tout le charme.

Itinéraire : 3 jours depuis Paris

Jour 1 : Départ de Paris le matin, train jusqu’à Rennes ou en voiture directement, puis route vers la forêt de Paimpont (Brocéliande). L’après-midi : balade mythique au Val sans Retour, où la légende de la fée Morgane et des chevaliers infidèles plane encore. Soirée et nuit en gîte à Paimpont ou Tréhorenteuc, pour bien s’imprégner de l’ambiance boisée.

Jour 2 : Le matin, on file vers le sud du Morbihan, balade en sous-bois ou arrêt dans un petit port de Vannes ou Auray. L’après-midi, découverte de menhirs ou dolmens d’intérieur breton, un peu à l’écart des foules.

Jour 3 : Direction la Normandie. On visite la Forêt des Andaines près de Bagnoles-de-l’Orne, sentiers brumeux et légendes de fées à l’appui. Retour vers Paris en fin d’après-midi.

Partir en novembre c’est vous offrir des forêts magnifiques à perte de vue, une atmosphère automnale et beaucoup moins de monde. Mais prévoyez bottes, k-way et vêtements chauds, la météo peut être un peu capricieuse.

En trois jours à peine, Bretagne et Normandie offrent un vrai bain de mystère à deux pas de Paris. Ici, chaque balade devient une histoire : on marche dans des forêts pleines de légendes, on écoute le vent souffler les récits d’autrefois, on tombe sur des pierres vieilles de plusieurs millénaires. Le combo parfait pour déconnecter sans partir loin, juste en changeant de décor et de rythme. Et entre nous, pas besoin d’un vol pour Dublin : les fées, les chevaliers et les mégalithes, on les trouve déjà… à l’Ouest.