Les petites Venise françaises : 5 villes où l’eau fait tout le charme

Envie de dépaysement, mais sans traverser l’Europe ni poser une semaine de congés ? Bonne nouvelle : la France regorge de villes où l’eau serpente entre les maisons, où les ponts s’enchaînent, et où il suffit de marcher au hasard pour se sentir ailleurs. Chez Escape et Sac à Dos, on appelle ça les petites Venise. Le concept est simple et terriblement efficace : des canaux en pleine ville, des reflets partout, des ruelles qui donnent envie de ralentir. Résultat ? Une ambiance douce, presque italienne, mais accessible depuis Paris.
Colmar, L’Isle-sur-la-Sorgue, Annecy, Amiens, Pont-Audemer… Cinq villes accessibles en week-end. Pas besoin d’aller à Venise pour tomber amoureux de l’eau.

Colmar : la Petite Venise version Alsace

À Colmar, la Petite Venise n’est pas un surnom poétique inventé pour Instagram. C’est un vrai quartier, clairement identifié, qui suit le cours de la Lauch, avec ses maisons alsaciennes alignées de part et d’autre de l’eau. Le décor est net, lisible, presque trop parfait : façades colorées, balcons fleuris, ponts en enfilade.

La meilleure façon de l’apprécier ? Y aller tôt, quand la ville se réveille à peine. Tu longes tranquillement la Lauch, tu traverses le quartier de la Poissonnerie et ses maisons à colombages, puis tu t’arrêtes sur un pont juste pour regarder les reflets changer avec la lumière. Si tu assumes le cliché jusqu’au bout, le tour en barque (20 à 30 minutes) permet de voir le quartier depuis l’eau, oui, c’est touristique, mais ça fonctionne.

Quand la foule commence à arriver, file vers le parc du Champ-de-Mars pour retrouver un peu de calme.

Côté pratique, Colmar se rejoint en 2 h 20 depuis Paris, avec de nombreux trains quotidiens. Si tu veux une vraie vibe carte postale sans avion, Colmar reste le meilleur ratio effort / reflets.

L’Isle-sur-la-Sorgue : la Venise Provençale

Ici, l’eau ne sert pas juste de décor : elle rythme la ville. L’Isle-sur-la-Sorgue est bien surnommée la Venise Comtadine ou encore la Venise Provençale, et il suffit de poser le pied dans le centre pour comprendre pourquoi. La Sorgue se divise en plusieurs bras, traverse les rues, longe les terrasses, fait tourner les roues… et t’oblige à ralentir.

Au XIXᵉ siècle, on comptait environ 70 roues à aubes sur les canaux. Aujourd’hui, certaines sont toujours là, immobiles ou grinçantes, comme un rappel permanent que l’eau a longtemps fait tourner la ville, au sens propre. La meilleure façon de découvrir l’ambiance reste la plus simple : marcher le long des canaux en suivant le bruit de l’eau, observer les roues encore visibles, puis se perdre dans les ruelles autour du centre historique.

Si tu peux, vise un jeudi ou un dimanche matin, quand le grand marché s’installe de 7h à 13h le long de la Sorgue. C’est vivant, coloré, très provençal.

Côté accès, Paris–Avignon se fait en 3h en TGV, puis 25 minutes de train suffisent pour rejoindre L’Isle-sur-la-Sorgue. Ici, ne rien faire en terrasse est une activité à part entière.

Annecy : la Venise des Alpes

On donne souvent à Annecy le surnom de “Venise des Alpes”. Ce n’est pas une appellation officielle, mais un raccourci largement utilisé, et franchement compréhensible, dès que tu poses un pied dans la vieille ville. Ici, une petite rivière très courte, le Thiou, serpente entre les façades pastel, les arcades et les ponts, avant d’aller se jeter dans le lac. Peu importe sa longueur exacte : ce qui compte, c’est l’effet. Et il marche à tous les coups.

La balade idéale commence dans la vieille ville, en longeant le canal, sans plan. Tu traverses les petits ponts au hasard, tu t’assois sur un banc pour regarder passer les gens, tu profites de la lumière d’automne qui rend tout plus doux. Si tu as un peu de temps, fais un bout du tour du lac, à pied ou à vélo : même quelques kilomètres suffisent pour comprendre pourquoi Annecy apaise autant.

Quand tu veux prendre de la hauteur, grimpe légèrement dans les environs pour voir la ville se glisser entre l’eau et les arbres.

Côté pratique, Annecy se rejoint en 3 h 40 depuis Paris, avec environ 20 trains par jour selon les dates. Cliché assumé, plaisir garanti.

Amiens, la petite Venise du nord

Amiens ne crie pas “Venise” à la première seconde. Et c’est justement pour ça qu’on apprécie. Ici, l’eau se cache, se faufile, s’étale surtout dans les hortillonnages : un vaste labyrinthe de 300 hectares de jardins flottants et d’anciens marais traversés par 65 km de canaux. Oui, 65. Autant dire que si tu cherches du vert et du calme, tu es au bon endroit.

La ville se découvre doucement. Commence par le quartier Saint-Leu, ses canaux et ses maisons basses, puis laisse-toi glisser vers les hortillonnages pour une balade en barque. C’est lent, silencieux, presque méditatif. Ensuite, marche sur les petits chemins entre les jardins, observe la ville côté eau, loin de la cathédrale et des circuits classiques. Reviens en fin de journée : la lumière devient douce, l’ambiance change, et Amiens montre son meilleur visage.

Côté pratique, difficile de faire plus simple : 1h30 depuis Paris, avec plus de 30 trains par jour. De l’eau, du vert, zéro épuisement et un budget cool.

Pont-Audemer : la petite Venise normande

Moins connue que ses cousines, Pont-Audemer joue la carte du charme discret. La destination est même présentée comme la “petite Venise normande”, qui met en avant ses canaux, ses reflets et son centre ancien à taille humaine. Ici, pas de foule compacte ni d’itinéraire imposé : tu suis l’eau, tout simplement.

La balade idéale ? Longer les canaux sans plan, lever les yeux sur les maisons à pans de bois, traverser les petits ponts au hasard. Quand le ciel est un peu gris, marcher le long de la Risle ajoute une vraie ambiance, Normandie oblige. Le gros luxe, c’est le calme : personne ne te presse, personne ne te bouscule.

Côté accès, Pont-Audemer se rejoint facilement en voiture depuis Paris en 2h de trajet.

Comment choisir ta petite Venise ?

Tout dépend de ton humeur du moment.

• Si tu veux de la photo carte postale immédiate, direction Colmar, valeur sûre aux reflets impeccables.
• Envie de soleil, d’eau et de marché vivant ? L’Isle-sur-la-Sorgue coche toutes les cases, surtout le jeudi ou le dimanche matin.
• Besoin de grand air ? Annecy mixe canaux, lac et montagnes sans effort.
• Pour une version nature + eau, Amiens et ses hortillonnages font mouche.
• Et si tu veux du joli sans la foule, choisis Pont-Audemer.

La France a ses lagunes, et elles sont à portée de train. Pas besoin d’un vaporetto ni d’un week-end prolongé pour avoir l’effet wahou. En France, l’eau s’invite en ville, se glisse entre les maisons, et transforme une simple balade en vraie parenthèse. Depuis Paris, tu peux partir un vendredi soir, flâner le long des canaux le samedi, et rentrer le dimanche avec une galerie photo qui fait dire : “Attends… t’étais en Italie ?”

Béatrix Benoist d’Anthenay